Vous avez reçu de l’argent, un bien ou un avantage de la part d’un proche ou d’un collègue… puis vous apprenez que cet élément provient d’un abus de confiance. Et voilà que vous êtes à votre tour mis en cause, non pour avoir commis le délit initial, mais pour en avoir bénéficié. Cette situation, juridiquement qualifiée de recel d’abus de confiance, peut avoir des conséquences lourdes, même si vous pensiez agir sans mal.
Dans cet article, nous expliquons ce que recouvre cette infraction, les exemples concrets de sa mise en œuvre, les risques encourus et les stratégies de défense possibles. Que vous soyez accusé ou inquiet pour un proche, voici l’essentiel à savoir pour faire face.
Définition du recel d’abus de confiance
Que dit le Code pénal sur le recel ?
L’article 321-1 du Code pénal définit le recel comme le fait de dissimuler, détenir, transmettre une chose ou de bénéficier du produit d’un crime ou d’un délit, en sachant qu’il provient d’une infraction. Lorsqu’il s’agit d’un bien issu d’un abus de confiance, on parle alors spécifiquement de recel d’abus de confiance.
Il s’agit d’une infraction autonome, indépendante de celle d’abus de confiance. Autrement dit, même si l’auteur principal n’est pas poursuivi ou condamné, le receleur peut l’être.
La particularité du recel lié à un abus de confiance
L’abus de confiance consiste à détourner un bien qui a été remis volontairement, à des fins frauduleuses. Le recel, quant à lui, suppose que le bénéficiaire du bien détourné en ait connaissance. C’est souvent le cas dans :
- des transferts d’argent entre proches,
- des biens transmis en dehors de tout cadre officiel,
- des situations où le receleur aurait dû se poser des questions.
Exemple : Une personne reçoit un chèque d’un collègue, sans justificatif, alors que ce dernier est responsable de fonds d’entreprise. Si les fonds sont détournés, le bénéficiaire peut être poursuivi pour recel.
L’élément moral : faut-il savoir que l’objet était issu d’un abus ?
Oui. Le recel suppose un élément intentionnel. Il faut prouver que le receleur avait conscience de l’origine frauduleuse du bien, ou que les circonstances faisaient qu’il ne pouvait l’ignorer.
Mais attention : la jurisprudence considère souvent que l’ignorance volontaire, ou le manque de vigilance, peut suffire à établir cette conscience.
Exemples concrets de recel d’abus de confiance
Accepter un virement issu d’un détournement de fonds
C’est l’un des cas les plus fréquents : une personne reçoit un virement bancaire important, parfois sous prétexte d’un “prêt”, d’un “cadeau” ou d’un “remboursement”. Mais ce virement provient en réalité de fonds détournés par l’expéditeur dans le cadre de son activité professionnelle.
Exemple : Un mari transfère 25 000 € à son épouse depuis le compte d’un client qu’il gère. L’épouse, si elle savait ou devait savoir que cet argent ne lui appartenait pas, peut être poursuivie pour recel d’abus de confiance.
Recevoir un bien détourné en entreprise
Dans le monde professionnel, il arrive qu’un employé détourne du matériel, un véhicule, des marchandises, puis les donne ou les revend à des proches. Ceux-ci, s’ils acceptent le bien à un prix dérisoire ou sans poser de questions, peuvent être accusés de recel.
Exemple : Un cadre offre à un ami un ordinateur de l’entreprise en prétextant un “remplacement de stock”. L’ami, s’il a conscience que ce bien n’est pas à lui, commet un recel d’abus de confiance.
Être complice indirect d’un abus sans le savoir : est-ce possible ?
La frontière entre naïveté et complicité est parfois mince. Même si vous n’avez pas participé au détournement, vous pouvez être poursuivi si :
- vous n’avez pas vérifié l’origine du bien ou des fonds,
- les circonstances étaient suspectes (montant important, pas de justificatif, nature du bien...),
- vous avez profité d’un avantage indu sans rien demander.
Exemple : Une personne accepte un logement mis à disposition gratuitement par un proche qui gère des biens pour autrui. Si ce bien a été affecté illégalement, l’occupation peut être qualifiée de recel.
Exemples concrets de recel d’abus de confiance
Accepter un virement issu d’un détournement de fonds
C’est l’un des cas les plus fréquents : une personne reçoit un virement bancaire important, parfois sous prétexte d’un “prêt”, d’un “cadeau” ou d’un “remboursement”. Mais ce virement provient en réalité de fonds détournés par l’expéditeur dans le cadre de son activité professionnelle.
Exemple : Un mari transfère 25 000 € à son épouse depuis le compte d’un client qu’il gère. L’épouse, si elle savait ou devait savoir que cet argent ne lui appartenait pas, peut être poursuivie pour recel d’abus de confiance.
Recevoir un bien détourné en entreprise
Dans le monde professionnel, il arrive qu’un employé détourne du matériel, un véhicule, des marchandises, puis les donne ou les revend à des proches. Ceux-ci, s’ils acceptent le bien à un prix dérisoire ou sans poser de questions, peuvent être accusés de recel.
Exemple : Un cadre offre à un ami un ordinateur de l’entreprise en prétextant un “remplacement de stock”. L’ami, s’il a conscience que ce bien n’est pas à lui, commet un recel d’abus de confiance.
Être complice indirect d’un abus sans le savoir : est-ce possible ?
La frontière entre naïveté et complicité est parfois mince. Même si vous n’avez pas participé au détournement, vous pouvez être poursuivi si :
- vous n’avez pas vérifié l’origine du bien ou des fonds,
- les circonstances étaient suspectes (montant important, pas de justificatif, nature du bien...),
- vous avez profité d’un avantage indu sans rien demander.
Exemple : Une personne accepte un logement mis à disposition gratuitement par un proche qui gère des biens pour autrui. Si ce bien a été affecté illégalement, l’occupation peut être qualifiée de recel.
Sanctions en cas de recel d’abus de confiance
Peines encourues
Le recel d’abus de confiance est puni comme le recel simple. Conformément à l’article 321-1 du Code pénal, il expose à :
- 5 ans d’emprisonnement,
- 375 000 euros d’amende.
Ces peines peuvent être portées à 10 ans de prison et 750 000 euros d’amende si le recel est commis de manière habituelle ou dans un cadre organisé.
Ces sanctions peuvent s'appliquer indépendamment de la peine infligée à l’auteur principal de l’abus de confiance.
Sanctions complémentaires : interdiction d’exercer, casier judiciaire
Outre les peines principales, un jugement pour recel peut entraîner :
- l’inscription au casier judiciaire,
- une interdiction d’exercer certaines professions (comptabilité, finance, commerce, santé...),
- la privation de droits civiques, dans les cas les plus graves.
Ces conséquences peuvent avoir un impact durable sur la vie professionnelle, en particulier dans les milieux à haute responsabilité.
Répercussions professionnelles et sociales
Être poursuivi pour recel d’abus de confiance entraîne souvent :
- une perte de crédibilité dans le cercle professionnel,
- une mise à l’écart dans l’entreprise ou l’administration,
- des conséquences familiales, surtout si les fonds ou biens reçus ont été utilisés pour le foyer.
Pour une personne exposée médiatiquement, une telle affaire peut gravement entacher la réputation et nuire à toute carrière future.
Moyens de défense face à une accusation
Absence de connaissance de l’origine frauduleuse
Le pilier central de la défense repose sur l’absence d’intention frauduleuse. Pour qu’il y ait recel, il faut démontrer que vous saviez, ou ne pouviez ignorer, que le bien ou l’argent provenait d’un abus de confiance.
Vous pouvez donc vous défendre en prouvant que :
- le bien ou la somme vous a été remise de bonne foi,
- vous ignoriez totalement la provenance des fonds,
- aucune circonstance ne pouvait vous alerter.
Exemple : Une personne reçoit un virement de 8 000 € de la part de son compagnon sans savoir qu’il provient de l’entreprise de celui-ci. Elle n’est pas inquiète si les enquêteurs ne trouvent aucun élément démontrant sa connaissance des faits.
La preuve de la bonne foi
Il est essentiel de construire une narration cohérente et documentée :
- Contrat, messages, justificatifs de dons ou de prêts,
- Échanges prouvant une explication crédible,
- Absence d’antécédents ou de comportement suspect.
Plus vous êtes en mesure de montrer votre transparence, plus vous renforcez l’idée d’une bonne foi sincère.
Importance de l’analyse des flux financiers
En matière de recel d’abus de confiance, l’analyse des mouvements bancaires est souvent déterminante. Il est donc crucial de :
- tracer l’origine des fonds,
- démontrer que le flux n’a rien d’inhabituel,
- comparer avec les pratiques habituelles du bénéficiaire.
Un avocat expérimenté saura demander une expertise comptable, solliciter des vérifications ou contester les interprétations abusives des enquêteurs.
Pourquoi se faire accompagner par un avocat pénaliste ?
Enquête préliminaire ou instruction : savoir réagir
Dès les premières étapes – convocation, garde à vue, perquisition – les erreurs peuvent avoir des conséquences irréversibles. Un avocat pénaliste vous permet de :
- comprendre les faits qui vous sont reprochés,
- préparer votre version des faits, documents à l’appui,
- protéger vos intérêts dès l’ouverture de la procédure.
Trop souvent, des personnes de bonne foi aggravent leur situation en répondant sans préparation ou en signant des procès-verbaux ambigus.
Protection des droits et gestion de la communication
Un avocat ne se limite pas à la défense technique : il vous aide aussi à maîtriser votre posture vis-à-vis des enquêteurs, à anticiper les réquisitions du parquet, et à gérer les interactions avec d’autres parties (notamment l’auteur présumé de l’abus de confiance).
Dans les dossiers médiatisés ou sensibles, il peut aussi protéger votre image, et éviter que l’affaire n’échappe à votre contrôle.
Exemples de relaxe ou de requalification réussies
Chez Teboul Avocats, nous avons obtenu :
- la relaxe d’un proche accusé de recel après avoir reçu un virement de son frère cadre bancaire : preuve de bonne foi, classement sans suite,
- la requalification en aide indirecte sans conscience fautive, permettant à notre client d’éviter toute inscription au casier,
- la sortie d’un cadre dirigeant du volet pénal d’une affaire d’abus de confiance, après démonstration de l’absence de lien entre sa situation et l’origine des fonds.
Chaque dossier est unique. Mais une défense rigoureuse, humaine et documentée peut tout changer.
Conclusion
Le recel d’abus de confiance est une infraction sournoise, qui peut concerner toute personne ayant reçu un bien ou de l’argent issu d’un détournement sans forcément en être l’auteur. En matière pénale, l’intention est centrale, mais elle peut être déduite de simples négligences ou silences. C’est pourquoi il est crucial de comprendre cette infraction, d’identifier les comportements à risque, et surtout, de préparer une défense solide et crédible dès les premières heures de la procédure.
Chez Teboul Avocats, nous accompagnons chaque client accusé de recel d’abus de confiance avec rigueur, réactivité et humanité. Notre mission ? Vous protéger, clarifier les faits et défendre vos droits, quelles que soient les circonstances.